Une Abbatiale en bois


Il a fallu 600 000 allumettes à Gilbert Ferber pour réaliser une maquette au 50e de l'église d'Ottmarsheim. Avec éclairage intérieur... et sono de chants grégoriens.
La maquette sera visible au local de la Route romane (près de l'abbatiale) les 17 et 18 juin.


Gilbert et sa maquette


GILBERT FERBER l'homme aux allumettes. Le surnom que revendique lui-même cet employé au service municipal de la voirie résume sa passion.
Sa dernière réalisation : une maquette au 1/50e de l'abbatiale d'Ottmarsheim, qu'il s'était juré de terminer pour les festivités marquant la fin de la restauration de l'édifice.

« Jamais de lassitude... »

Pari tenu. L'abbatiale en bois mesure 1,60 mètre sur 80 centimètres. « Il m'a fallu manipuler 2600 boîtes contenant chacune 240 allumettes, soit un total de 624 000 allumettes. Si on ôte 10% de déchets, on peut dire que 560 000 allumettes composent cette maquette... », détaille Gilbert Ferber. En insistant une nouvelle fois sur sa manière de travailler : « Je n'utilise absolument que des allumettes. Et de la colle blanche : environ 9 kilos cette fois-ci. Jamais de support en carton ou en contreplaqué... » Comment fait-il ? « Je travaille exactement comme un maçon... » C'est-à-dire en fabriquant d'abord des sortes de moellons ou de parpaings en allumettes, qui sont ensuite assemblés pour constituer les divers éléments de l'édifice. Travail de précision, souci du détail : « J'ai utilisé les plans au 100e de l'abbatiale fournis par la mairie d'Ottmarsheim. J'ai complété par des mesures complémentaires sur le terrain... » Cela va loin : « J'ai réalisé moi-même les vitraux à la main. La maquette comporte un éclairage intérieur et extérieur. Elle sera sonorisée par des chants grégoriens... » Quand on rencontre Gilbert Ferber, on comprend ce qu'est une passion : « Ottmarsheim, c'était en moyenne cinq heures de travail par jour pendant trois ans. Question d'organisation, de gestion du temps. Ça ne m'empêche pas de faire mon jardin en plus ! Depuis trente ans que je fais de maquettes en allumettes, je n'ai jamais ressenti de lassitude... »

« Une thérapie... »

En constatant, on cherche à comprendre : « Pour moi c'est une évasion extraordinaire pendant que je travaille, ma façon de voyager. Je suis un type plutôt nerveux mais quand je place deux points de colle sur une allumette je deviens zen. C'est peut-être une sorte de thérapie, en même temps qu'une école de patience, de persévérance, de volonté... » Des valeurs auxquelles notre homme aux allumettes se dit attaché - tout en étant conscient qu'elles sont peu attirantes pour le plus grand nombre : « J'ai souvent essayé de communiquer mon savoir-faire aux enfants. Mais ça ne les intéresse pas, c'est trop long. Dommage... »

Article paru dans le journaljournal l'Alsace le samedi 13 Mai 2000



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